Construction : 1897-1898
Constructeur : Thomas Clarey
Emplacement : 352, rue Somerset Ouest, Ottawa
La Maison Somerset fait l’angle sud-est de l’intersection entre les rues Bank et Somerset Ouest. Sa conception et sa construction sont attribuées à l’entrepreneur Thomas Clarey. Il avait acheté le terrain en 1897 pour construire l’immeuble commercial de trois étages.
La construction de style victorien italianisant est en brique rouge. L’élévation principale a de grandes vitrines et des portes d’entrée doubles au rez-de-chaussée, avec un entablement en tôle soutenu par des colonnes de fonte imitant la pierre taillée. Les étages supérieurs ont de grandes fenêtres en baie, dont une est flanquée de fenêtres semi-circulaires avec des arches en brique et des couronnements en tôle emboutie.
Le trait le plus distinctif de la Maison Somerset est sa tourelle de tôle en saillie sur son angle nord-est. Lors de la construction, elle était surmontée d’un toit décoratif de tôle en forme de cône.
En 1900, un immeuble d’appartements de quatre étages à toit plat est ajouté à l’est. Le nom de l’ensemble changera plusieurs fois au fil des ans : mercerie Crosby Carruthers Company (1898), The Emporium (1907), magasin Fleetwood Wilson (1916), hôtel Ritz (1937) et Maison Somerset (1973).
La Maison Somerset est désignée en 1997 en vertu de la partie V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario, dans le cadre du district de conservation du patrimoine du secteur Centre.
La Maison Somerset est désignée en 1997 en vertu de la partie V de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario, dans le cadre du district de conservation du patrimoine du secteur Centre.
À l’époque, les pubs qui occupent l’immeuble entament déjà un long déclin, alors que la vie nocturne d’Ottawa se déplace vers d’autres quartiers. Ils fermeront le 31 octobre 2004.
En 2004, l’entreprise TKS Holdings achète la Maison Somerset et prépare des plans de modernisation des locaux.
En septembre 2007, des travaux sont entrepris en vue d’aménager une nouvelle dalle au sous-sol. Le 19 octobre, un ouvrier conduisant un véhicule Bobcat percute un soutien et cause un effondrement partiel du coin sud-est de l’immeuble. Le chef du Service du bâtiment d’Ottawa ordonne la démolition d’urgence du bâtiment.
Le Comité de l’urbanisme et de l’aménagement de la Ville se réunit en novembre pour traiter de la question. Le président de Patrimoine Ottawa, David Flemming, presse la Ville de prendre toutes les mesures possibles pour protéger le monument historique. Il insiste sur la nécessité d’un protocole d’urgence qui indiquerait comment intervenir face à des immeubles à risque, et offre les services de Patrimoine Ottawa pour rédiger un tel document.
Pour aider à sensibiliser le public, Patrimoine Ottawa lance une campagne médiatique au sujet de l’absence d’outils municipaux pour prévenir de telles détériorations.
Le 9 décembre, Patrimoine Ottawa soumet au maire et aux conseillers municipaux un projet de protocole d’urgence. Il prévoit que divers services municipaux (planification du patrimoine, normes d’entretien des biens, code du bâtiment, etc.) interviennent ensemble, rapidement, en cas de défaillances dans des immeubles du patrimoine. Il s’agirait ainsi d’éviter que la négligence mène à la démolition.
En même temps, Sandy Smallwood, président de Historic Ottawa Development Inc. (HODI), rencontre le propriétaire de la Maison Somerset, Tony Shahrasebi. Celui-ci convient d’engager un ingénieur spécialiste du patrimoine pour l’élaboration d’un plan de stabilisation. Le plan exige la démolition contrôlée d’une partie de l’immeuble – qu’autorisera la Direction des services du Code du bâtiment – pour permettre l’accès en toute sécurité nécessaire aux travaux de stabilisation de la structure.
Le propriétaire rejettera le plan. La Ville effectuera elle-même les travaux en vertu du Règlement sur les normes d’entretien des biens, et facturera les frais à TKS Holding. Après une longue bataille juridique, les deux parties régleront l’affaire à l’amiable en décembre 2012.
À l’automne 2013, le conseil municipal approuve une nouvelle demande visant à revitaliser l’immeuble. Le propriétaire néglige toutefois de demander le permis voulu, de sorte que la Maison Somerset continue de se détériorer.