29. Hangar 66 | Aéroport de Rockcliffe

Construction :  1940

Démolition :  1989

Conception :  Joe Tate, Canada Creosoting

Emplacement :  Aéroport de Rockcliffe, Ottawa

 

Le Hangar 66 était un des trois hangars doubles construits à l’aéroport de Rockcliffe en 1940 pour le Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB). Ils avaient été érigés par la Direction des ouvrages et bâtiments de l’Aviation royale canadienne.

La vaste structure centrale à toit plat du hangar 66 (160 x 224 pi, et 30 pi de hauteur) était en bois. Il abritait des avions, du matériel mécanique et un atelier.

Les bâtiments de ce type étaient souvent du même schéma : empreinte rectangulaire; structure principale à toit plat flanquée sur toute sa longueur d’ailes latérales d’un ou deux étages au toit en appentis; portes de hangar coulissant horizontalement. À l’intérieur, la structure et ses renforts étaient exposés, de même que des colonnes de bois solidement contreventées soutenant des fermes Warren en bois de 112 pieds de longueur, aux joints boulonnés.

Les trois hangars sont restés aux mains du gouvernement après la fin de la guerre froide. Après 1964, lorsque la Force aérienne a cessé ses vols à partir de Rockcliffe, la Collection nationale de l’aéronautique y a été installée à titre temporaire.

Le sort des hangars de l’aéroport de Rockcliffe a probablement été scellé en 1956 lorsque la Commission du district fédéral (ancêtre de la Commission de la capitale nationale) planifiait la promenade de l’Est (rebaptisée promenade Sir-George-Étienne-Cartier en 2015). La promenade du parc de Rockcliffe devait se prolonger vers l’est le long de la rivière des Outaouais au-delà du ruisseau Green, pour rejoindre le Queensway (autoroute 417) plus à l’est. La construction a commencé en 1960 et s’est poursuivie par étapes jusqu’à la fin des années 1970. La promenade de l’Aviation et la promenade Rockcliffe devaient se rejoindre précisément là où se trouvait l’aéroport de Rockcliffe.

En 1982 est annoncé le financement d’un nouveau Musée national de l’aviation qui serait situé sur une partie du terrain d’aviation. Par ailleurs, la CCN a acquis un droit de passage sur les terrains de l’aéroport et commence à construire le lien entre les deux promenades en 1986. Les hangars abandonnés se trouvent ainsi isolés sur l’emprise de la CCN.

En septembre 1988, Patrimoine Ottawa apprend que le ministère des Travaux publics a programmé la démolition des hangars. De concert avec le Comité consultatif local pour la conservation de l’architecture (CCLCA), l’Association de l’Aviation royale du Canada et la fondation Héritage Canada (FHC), l’organisme élabore aussitôt une proposition visant l’utilisation continue des hangars.

Le président de Patrimoine Ottawa, Richard Cannings, écrit à la présidente de la CCN, Jean Piggott. Il suggère de modifier légèrement le tracé de la chaussée de sorte que le hangar 66 puisse être sauvé et réutilisé. Des trois hangars, le 66 était dans le meilleur état.

La présidente de la CCN soutient que le hangar est un piège à feu et gêne le tracé de la promenade projetée.

En mai 1989, la FHC annonce qu’Elmer MacKay, ministre des Travaux publics, entend reconsidérer la décision de la CCN de démolir les hangars, y compris le 66, entre-temps devenu structure désignée par la municipalité.

Patrimoine Ottawa, le CCLCA, la FHC, l’Association de l’ARC, l’Association canadienne des pilotes de chasse, l’organisme Amputés de guerre, la Légion royale canadienne, le Musée Billy Bishop et le club d’amateurs de Tiger Moth de la rivière Rouge continuent de militer pour la préservation du hangar 66.

Patrimoine Ottawa prévoit de réunir 200 vétérans de l’ARC de la Deuxième Guerre mondiale, venant de partout dans l’Est ontarien, pour souligner le 50e anniversaire du PEACB le 17 décembre 1989. L’organisation de la manifestation est bien avancée lorsque l’organisme apprend que la CCN a déjà arraché les bardeaux d’amiante du hangar. Le bâtiment sera complètement démoli peu après.