Construction : 1849-1850 | Arandissement : 1897-1898 | Restauration : 1976-1978
Architectes : Fr. Damase Dandurand | Louis Zephirin Gauthier | Edward J. Cuhaci and Associates
Emplacement: 143, rue St. Patrick, Ottawa
L’archevêché (ou palais archiépiscopal ou, jusqu’en 1886, palais épiscopal) a été construit en 1849-1850, dans la même période que la basilique-cathédrale Notre-Dame et le Collège de Bytown sur la promenade Sussex. L’édifice de style géorgien est attribué au père Damase Dandurand (1819-1921). Il est encore aujourd’hui la résidence officielle de l’archevêque catholique d’Ottawa.
La solide structure en pierre de deux étages et demi comporte un sous-sol intégral, huit travées de fenêtres symétriques et de fortes pierres d’angle. Le distinguant du style géorgien, son toit à mansardes, avec débords en forme de cloche, est un des premiers du genre à Ottawa. En 1862, un passage relie l’archevêché au chœur de la basilique-cathédrale Notre-Dame.
En 1897, l’architecte montréalais Louis-Zéphirin (1842-1922) conçoit une vaste annexe qui prolonge la façade à l’est et lui donne en tout 15 travées de fenêtres. Il modifie aussi l’extérieur dans le style Second Empire. Deux pignons symétriques surplombent la façade principale (et des oriels). Une nouvelle entrée ornementée est ajoutée au centre de la façade.
Au fil des ans, il a souvent été question de remplacer l’immeuble archaïque par une construction plus moderne. Un comité spécial de prêtres et de laïcs conclut en 1971 que la résidence est dans un état global vétuste. Il estime que des réparations de base coûteraient plus de 250 000 $.
Le comité du patrimoine de l’organisme La capitale des Canadiens (prédécesseur de Patrimoine Ottawa) sonne l’alarme quand la démolition de l’immeuble devient imminente à l’automne 1972.
Des négociations sont entreprises entre l’archidiocèse et la Commission de la capitale nationale (CCN) pour trouver une formule de financement de travaux de réhabilitation. Elles tardent à aboutir, alors que persiste la menace de la démolition. Le comité du patrimoine offre de recueillir des fonds, mais y renonce ensuite lorsque les coûts commencent à grimper. À l’automne 1974, les discussions sont dans une impasse.
Le 21 mars 1975, un accord est signé par le ministre des Affaires urbaines Barney Danson au nom de la CCN et l’archevêque Aurèle Plourde. La CCN achètera et restaurera l’archevêché. Le Diocèse affectera 600 000 $ provenant de la vente à la CCN de son évêché du 256, avenue King Edward. En 1979, la Fondation du patrimoine ontarien (qui deviendra la Fiducie du patrimoine ontarien) accorde une subvention de 106 000 $ pour la restauration.
La réhabilitation de l’archevêché sera dirigée par l’entreprise Edward J. Cuhaci and Associates, d’Ottawa. Les travaux visent surtout la structure de 1897-1898. À l’intérieur, des éléments architecturaux choisis sont démontés, réparés et remis en place.
En décembre 1981, le cofondateur de Patrimoine Ottawa R.A.J. Phillips, rapporte les souvenirs suivants dans Ottawa Magazine :
Le ... palais de l’évêque ... est le plus bel exemple du style Empire français de ce côté-ci de la planète. ... Une campagne publique menée par des citoyens de toutes les religions et sans religion a aidé à ouvrir la voie à une entente entre l’Église et la CCN assurant un important apport financier en vue d’une préservation permanente.
Le caractère historique, architectural, esthétique et panoramique ainsi que l’état de la propriété et de l’extérieur de l’immeuble sont protégés par une servitude de conservation au nom de la Fiducie du patrimoine ontarien. L’immeuble est aussi désigné par la Ville d’Ottawa en vertu de la partie IV de la Loi sur le patrimoine de l’Ontario.
L’édifice du 143, rue Saint-Patrick, est la résidence du neuvième archevêque d’Ottawa, Terrence Prendergast. Les bureaux ont été déplacés au 1247, place Kilborn, dans le quartier Alta Vista.
Nombreux sont ceux qui s’en seront étonnés : malgré la longue histoire et valeur associative de l’édifice pour l’archidiocèse, la communauté catholique et la cathédrale-basilique Notre-Dame, le Diocèse n’a jamais reconnu l’importance patrimoniale du palais archiépiscopal.