Écoutez l’entrevue de Claude Royer, le porte-parole de la Coalition pour le Pont Alexandra, à l’émission Sur le vif de Radio-Canada.
RADIO CANADA
le 23 juin 2021
La Commission de la capitale nationale (CCN) a approuvé, mercredi, les principes de planification et de conception du remplacement du pont Alexandra.
C'est une nouvelle étape dans le projet de remplacement du pont qui enjambe la rivière des Outaouais, depuis la pointe Nepean, juste à l’ouest du marché By d’Ottawa, jusqu’au Musée canadien de l’histoire, dans le secteur Hull de Gatineau.
“On a consulté en long et en large tous ceux qui souhaitaient être consultés. On a obtenu au-delà de 2500 interventions [...] Tout le monde a eu la chance de faire valoir ses préoccupations et son point de vue”, assure Nicolas Ruszkowski, vice-président Affaires juridiques, publiques et d'entreprises pour la CCN, en entrevue à ICI Ottawa-Gatineau.
“Ce que le conseil d'administration a approuvé, ce sont des principes directeurs pour la future planification et le futur design du remplacement du pont Alexandra. Donc, ce sont de grands principes, issus en particulier de nos consultations publiques, qui vont guider ce que va faire Services publics et Approvisionnement Canada (SPAC) pour la suite”, poursuit-il.
Ces principes donnent une orientation dans les domaines de la planification, du patrimoine, du design urbain et de la durabilité, précise la CCN dans un communiqué diffusé mercredi.
La future infrastructure devra notamment avoir un “faible impact environnemental” et respecter le maillage au tissu urbain et à la mobilité, les espaces publics et l’expérience civique, la structure, la hauteur, les proportions et la mise en lumière, la préservation des vues et l’honneur au passé, la durabilité et les matériaux ou encore, l’accessibilité universelle.
“Le projet offre une occasion unique de repenser ce lien essentiel entre Ottawa et Gatineau, qui offre l’une des vues les plus époustouflantes de la colline du Parlement et de symboles nationaux”, écrit la CCN.
Prochaines étapes
Les consultations et l’élaboration de la vision et des principes de planification et de conception désormais terminées, la prochaine phase, qui s’étendra de 2021 à 2025, doit permettre de mettre en œuvre le projet.
Il s’agira donc d’élaborer les options de conception et de mener de nouvelles consultations publiques sur ces options.
L’approvisionnement et la mise en œuvre sont prévus entre 2025 et 2032 et la mise en chantier est fixée à 2028.
Selon les plans de la CCN, la construction du nouveau pont devrait être achevée d’ici 2032.
Les opposants à la destruction ont encore espoir
L’annonce des détails sur la planification du remplacement du pont Alexandra ne surprend pas la Coalition pour le pont Alexandra, qui propose que la structure soit conservée et mise au service du transport vert.
“C’est dans la mécanique des choses, on savait qu’ils allaient passer par là”, réagit le porte-parole de la Coalition pour le pont Alexandra, Claude Royer, en entrevue. “Mais les vraies décisions vont se prendre ailleurs.”
La CCN, dit-il, n’a “pas vraiment de mandat décisionnel par rapport au pont”.
“On a rencontré Steven MacKinnon [député de Gatineau et secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics et de l’Approvisionnement] plus tôt qui nous l’a dit : la décision s’est prise au conseil des ministres et c’est là qu’elle pourra changer.”
M. Royer se dit confiant de pouvoir renverser cette décision.
“C’est plus qu’un espoir, c’est une détermination. On est tous convaincus [...] en regardant les vraies données, les faits qui sont là [...] même les études qu’ils ont faites montrent que tout pont, du type qu’ils veulent faire, coûterait plus cher que les coûts de maintenance du pont actuel [...] Il n’y a pas de réponse économique qui peut vraiment justifier le remplacement.”
Une valeur patrimoniale à préserver, selon des résidents.
Le groupe souligne la valeur historique et patrimoniale du pont, “le premier pont de ce genre en acier en Amérique du Nord, un défi que le génie canadien a pu relever”, mentionne M. Royer.
Mais pour M. Ruszkowski, il est possible de remplacer le pont, tout en rendant hommage à son caractère patrimonial.
“On peut, dans le design et dans les choix que va faire SPAC“, s’assurer de reconnaître la qualité et la valeur patrimoniale de ce pont, en y faisant allusion notamment dans les éléments de design.”
“Le pont est emprunté quotidiennement par environ 9 % des véhicules automobiles et 33 % des piétons et cyclistes qui traversent la rivière d’une province à l’autre, selon les chiffres de la CCN.
Mais la société de la Couronne canadienne insiste : à 120 ans, le pont actuel “a atteint la fin de son cycle de vie”.
Pour la Coalition, il y aurait au contraire un intérêt écologique à conserver l'infrastructure actuelle.
“Le pont le plus vert, c’est celui qu’on a présentement”, dit M. Royer.
Avec les informations de Mama Afou