La Coalition pour le pont Alexandra interpelle une nouvelle fois le fédéral

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Monday, October 25, 2021

Le Droit | GAËLLE KANYEBA

La Coalition pour le pont Alexandra (CPA) demande au premier ministre Justin Trudeau, qui devrait annoncer les membres de son cabinet ministériel sous peu, de réaliser toutes les études nécessaires avant de décider du futur du pont.

«Quand il va donner des lettres de mandat à chacun de ses ministres, qu’il réfléchisse à ce qu’il doit mettre dans la lettre de la personne qui sera affectée au ministère des Services publics et approvisionnements (SPAC). Plutôt que de dire, comme il avait fait la dernière fois, de démolir et de remplacer le pont, que cette personne ait le mandat de regarder les options disponibles sur la base d’études qui doivent être faites», explique le porte-parole du CPA, Claude Royer.

La CPA réunit une trentaine d’organismes qui s’opposent à la démolition et au remplacement du pont. M. Royer regrette que le gouvernement ne prenne pas compte des recommandations faites par les spécialistes qu'il a lui-même mandatés.

«Grâce à l’accès à l’information, on a vu les documents où on dit au gouvernement qu’il y a une différence de coûts entre l’entretien du pont et son remplacement. Ça coûterait plus cher. Avant de tout remplacer, il faudrait accomplir plusieurs études et le gouvernement a admis qu’il n’avait pas fait ces études avant de décider», ajoute-t-il.

Double enjeu

Outre l’aspect financier, que la CPA estime à plus d’un milliard, les conséquences derrière une mauvaise gestion de ce dossier sont doubles, soutient M. Royer.

D’une part l’enjeu le plus évident est patrimonial.

«C’est un pont remarquable parce que c’était la première fois que des Canadiens faisaient un ouvrage de cette envergure-là. Autrefois, on laissait ça à des étrangers. Des Britanniques et des Américains. Quand il a été construit, c’était l’ouvrage le plus important au Canada. Il a une importance dans l’histoire de Gatineau et Ottawa.»

Ensuite, c’est l’enjeu environnemental que dénonce la Coalition. Pour elle, détruire et remplacer le pont est polluant. Alors que la structure existante est la plus verte qui soit.

Il faudrait plutôt le convertir en infrastructure de transport écologique.

«Il semble opportun de lui définir un rôle pour le transport durable plutôt que de le remplacer par un pont qui serait voué aux transports automobiles. Ce qui semble être la décision du ministère [SPAC]. On est en 2021 et dans 10 ans ils pensent le remplacer et mettre encore plus d’automobiles. C’est un objectif qui est désuet et qui n’a pas sa place maintenant.»